Un samedi ordinaire à Nogent-le-Rotrou

C’était l’acte 20, same­di der­nier, des ren­contres Pour un Après pas comme Avant au théâtre de Verdure, près du kiosque, dans la ‘’capi­tale’’ du Perche, c’est-à-dire qu’elles ont com­men­cé en novembre der­nier. Selon les semaines entre 25 et 50 per­sonnes y par­ti­cipent avec même une pointe à 90. Il y a un noyau d’habitués, d’autres qui viennent de temps en temps… et presque tou­jours des nou­veaux.  Nous pro­fi­tons de cette occa­sion pour faire un compte ren­du un peu plus détaillé de ce qui s’y dit, s’y débat…

 

Les actions en Eure-&-Loir

Ce 10 avril, ren­contre riche et intense. Doté d’un micro sur pied, le groupe s’est réfu­gié à l’abri sous le kiosque, tou­jours aus­si hos­pi­ta­lier ! Au pro­gramme, le pré­sent des actions à Vernouillet, Dreux et Chartres mais aus­si le pas­sé qui ins­pire. L’avenir en attente.

M et M‑S résument les belles actions de la semaine, en Eure-et-Loir, des intermittent.e.s du spec­tacle qui ne se contentent pas de plai­der pour leurs condi­tions de vie et leur ave­nir en péril. Ils et elles ont sou­te­nu, jeu­di, le ras­sem­ble­ment des AESH, pré­caires de l’Éducation natio­nale, et de leurs syn­di­cats, devant l’Inspection aca­dé­mique à Chartres. Avec leurs sou­tiens, les artistes ont évo­lué ven­dre­di à Dreux dans le quar­tier des Bâtes et dans…le maga­sin Leclerc. Puis same­di sur le mar­ché de Chartres et devant l’hôtel de ville une cen­taine de per­sonnes ont dénon­cé la fer­me­ture des lieux cultu­rels et la future mise en œuvre de la réforme chômage.

 

Écologie : CO2 et méthane ne sont pas confinés

M fait connaître les der­niers chiffres de l’augmentation des gaz à effet de serre (CO2 et méthane) dans le cadre pla­né­taire, en aug­men­ta­tion constante mal­gré les périodes de confi­ne­ment. Est dénon­cée la res­pon­sa­bi­li­té pri­mor­diale des grandes entre­prises mon­diales qui ont un pou­voir éner­gé­tique et éco­no­mique structurel.

 

Loi Climat : Des chan­ge­ments en marche lente !

Le pré­sent c’est aus­si les déci­sions des député·e·s concer­nant la loi Climat qui ne tiennent pas vrai­ment compte des urgences. D’après le site  Reporterre, 10% seule­ment des mesures sou­hai­tées par la Convention citoyenne pour le Climat ont été adop­tées sans modi­fi­ca­tion. C four­nit quelques exemples de mesures deman­dées que le gou­ver­ne­ment ou les dépu­tés ont reje­tées, elle insiste sur plu­sieurs refus : le recy­clage qui fait pour­tant l’objet de solu­tions viables, l’encadrement des pes­ti­cides et l’affichage de l’empreinte car­bone des pro­duits du commerce.

 Le pré­sent élec­to­ral s’invite par une infor­ma­tion de C sur les pro­chaines élec­tions et l’avenir espé­ré pour nos dépar­te­ments du Perche. L’écologie a sa place dans ce sujet.

Le pré­sent, c’est évi­dem­ment aus­si la pres­sion sur les emplois, notam­ment dans l’automobile : P dénonce les sup­pres­sions d’emplois et les méthodes patro­nales qui per­mettent de repous­ser le licen­cie­ment de sala­riés en les obli­geant à accep­ter un trans­fert dans une petite entre­prise à l’avenir incertain.

 

Moment poé­sie

S lit le long poème d’Arthur Rimbaud, Le Forgeron, écrit en 1792, où le tra­vailleur s’adresse à Louis XVI et finit par lui jeter « le bon­net rouge au front » :

« Oh je sais, main­te­nant ! Moi, je ne peux plus croire, 
Quand j’ai deux bonnes mains, mon front et mon marteau
Qu’un homme vienne là, dague sous le manteau,
Et me dise : « Maraud, ense­mence ma terre ! »

 

Paris 1871 : Remplacer la parole divine par une parole démo­cra­tique et populaire

Le pas­sé est convo­qué depuis plu­sieurs semaines par le récit et l’analyse des actions des « Communeux » de 1871. Ce pas­sé-là reste d’une actua­li­té que les actuels défen­seurs du libé­ra­lisme éco­no­mique, au détri­ment de la jus­tice sociale, ont tou­jours cher­ché à faire oublier. Z pré­sente une réflexion argu­men­tée sur les choix devant les­quels les militant·e·s du Paris popu­laire et intel­lec­tuel se sont trouvé·e·s. : impo­ser leurs choix poli­tiques à toute la France ou res­pec­ter le man­dat qu’ils s’étaient don­né de réor­ga­ni­ser uni­que­ment la Ville de Paris dans cette révo­lu­tion com­mu­na­liste qui veut tordre le cou à la misère sociale insup­por­table. C’est la démo­cra­tie qui est choi­sie. « Si la pro­vince pense comme nous, qu’elle nous imite ». Deux déci­sions sont immé­dia­te­ment prises par le Comité : la levée de l’État de siège et l’annonce d’élections à Paris le mer­cre­di 22 mars, afin de mettre en place ce conseil muni­ci­pal (= la com­mune) qui avait été défen­du par toute la gauche sous l’Empire. Puis c’est la sépa­ra­tion de l’Église et de l’État, la liber­té de la presse et la liber­té asso­cia­tive, les mesures pour don­ner à tous l’accès à l’art et à la culture, l’école pri­maire laïque et pro­fes­sion­nelle, obli­ga­toire là où c’est accep­té par la popu­la­tion. Organisation décen­tra­li­sée donc avec des com­mis­sions par arron­dis­se­ment. Mais tout ne sera pas aus­si simple, la Commune et ses Garde Nationaux étant atta­qués quo­ti­dien­ne­ment par les Versaillais et des groupes roya­listes. (À suivre, same­di prochain !)