Les artistes à Dreux :
Die-in en magasin et agora ouverte

Le col­lec­tif Artistes.Ensemble.28  qui regroupe plu­sieurs dizaines de comédien·ne·s ou de com­pa­gnies et qui occupe l’Atelier à spec­tacle de Vernouillet a déci­dé de déve­lop­per des actions dans le dépar­te­ment pour faire connaître la situa­tion des pré­caires (pas seule­ment artistes) ain­si que leurs propositions.

Après les grands ras­sem­ble­ments du 13 mars (Chartres) et du 3 avril (Dreux), de nou­velles actions étaient pro­gram­mées ce week-end dans ces deux villes, sans comp­ter la par­ti­ci­pa­tion au ren­dez-vous nogen­tais Pour un Après pas comme Avant.

Bradés en magasin

À Dreux, après le centre-ville, les artistes avaient déci­dé de se faire entendre dans un quar­tier popu­laire, celui des Bâtes. Le pre­mier temps a consti­tué dans une déam­bu­la­tion dans le maga­sin Leclerc avec per­cus­sions, nez rouges et dos­sards aux expres­sions expli­cites sur la condi­tion des inter­mit­tents : Pas ren­table, Périmé, Compétitif Salaire — 50 %, Deux pour le prix d’un, Précaire -> Bradés, Non essen­tiel… Des tracts ont été dis­tri­bués et quelques échanges ont pu avoir lieu avec des habi­tants du quar­tier venus faire leurs courses. La séquence s’est conclue par un die-in devant les caisses. Cette intru­sion dans les tra­vées com­mer­ciales  a pris de court le ser­vice de sécu­ri­té et a été peu appré­cié par le direc­teur mais tout s’est pas­sé dans le calme.

Libre parole

Les artistes et les citoyen·ne·s qui les sou­te­naient se sont ensuite ren­dus sur un espace vert peu éloi­gné du Leclerc pour une ago­ra de libre parole. Les  inter­ven­tions sont ponc­tuées de rou­le­ments de tam­bour. La réforme de l’assurance-chômage qui doit entrer en vigueur au 1er juillet attise les inquié­tudes : ‘’Il y a beau­coup de gens et de pré­caires qui sont tou­chés’’. Vanessa, met­teuse en scène et comé­dienne explique que depuis un an les inter­mit­tents ont un tiers de reve­nu en moins soit 400 à 500 €. Une autre dit un mot ‘’sur mes copines, les auxi­liaires de vie sociale (AVS). Elles sont pas assez payées, elles sont sur­ex­ploi­tées. Je vou­drais qu’on les estime, qu’on leur donne un vrai sta­tut’’. Emmanuel, comé­dien lui aus­si ‘’trouve très impor­tant de se réunir, de par­ler, de par­ta­ger des choses qu’on n’a plus le droit de faire depuis un an’’. Thibaud de Solidaires pro­clame ‘’J’ai pas envie de payer la note de leurs conne­ries. C’est les pre­miers de cor­vée qui paient la note, c’est la pré­ca­ri­té assu­rée’’. Maryse lâche son cri du cœur : ‘’Il y en a marre de dire que la culture n’est pas essen­tielle. Moi, ça me manque. Peut-être que le gou­ver­ne­ment veut que les gens deviennent com­plè­te­ment idiots’’. Hugues, direc­teur d’une école voi­sine, explique que ‘’depuis un an les élèves n’ont pas pu aller au théâtre, ça leur manque beau­coup et j’ai hâte que les salles puissent rou­vrir, c’est très impor­tant. Que la lutte conti­nue !’’.

L’agora s’achève par une chan­son du cru À l’Atelier à spec­tacle occu­pé (voir la vidéo ci-dessus).