Chartres, La marche d’après :
Ensemble pour le Climat !
Le mouvement pour la défense du Climat a été brutalement annihilé par la pandémie et les confinements. Seuls quelques petits rassemblements avaient pu avoir lieu le 28 mars dernier devant les permanences des députés. C’était donc la première fois depuis le 1er décembre 2019 qu’une vraie manifestation était organisée dans notre département, ce 9 mai. L’appel émanait de plusieurs organisations rassemblées avec le collectif Citoyens pour le Climat d’Eure-et-Loir (CPLC 28).
”Les petits pas, ça suffit pas”
Une reprise encourageante puisque, au moment du départ vers le centre-ville, on recense près de 300 personnes au rendez-vous devant la gare et que les jeunes y sont très présents voire majoritaires. Les pancartes allient la gravité de l’alerte et l’humour pour la faire comprendre. [voir les photos] Les slogans incontournables sont repris à l’infini : ‘’Et un, et deux, et trois degrés, c’est un crime contre l’humanité’’, ‘’Chauds, chauds, on est plus chauds que le climat !’’, ‘’Réchauffement climatique, inaction des politiques’’, et, en prise avec l’actualité de la piteuse loi votée par les parlementaires : ‘’On est là / Pour une vraie loi climat’. Le cortège est dynamisé par la présence des artistes en lutte qui apportent musique et danse. [voir vidéo, ci-dessus] Ils lancent ‘’Tous ensemble, tous ensemble pour la Terre’’ et ‘’Les petits pas, les petits pas, ça suffit pas / Une grande marche pour le climat’’.
Après avoir traversé les places du Cygne, des Halles et des Épars, la manif se rend devant le COMPA. L’emplacement du pont tournant de la rotonde ferroviaire forme un amphithéâtre idéal pour l’agora. Adrien Girard, porte-parole du CPLC 28 précise d’entrée ‘’ Toutes les causes sont valables. Mais si on ne défend pas la planète, il n’y aura plus de planète.’’ Et effectivement c’est une grande diversité de paroles qui vont s’exprimer durant une heure.
Rendez-vous à la Ramdamarche le 29 mai
Amandine de la Confédération paysanne présente la Ramdamarche des luttes du 29 mai notamment contre la privatisation des RN 12 et 154 en autoroute payante et rappelle la nécessité de 4000 signatures pour la saisine du CESER sur ce sujet.
Les intermittents de l’Atelier à spectacle occupé expliquent leur lutte pour préserver les droits sociaux ‘’en grand danger’’ et demander l’abandon de la contre-réforme de l’assurance chômage mais n’oublient pas l’alerte climatique ‘’L’argent a supplanté toutes les autres valeurs. Un nouveau récit est à écrire par nous, citoyens et citoyennes, et nous devons redéfinir nos valeurs communes’’.
Moins de viande et plus de vrac
Deux représentantes de L214 montrent que ‘’l’élevage pollue plus que tous les transports réunis’’ avec, par exemples, la production de soja pour nos élevages en Amazonie (déforestation) ou la méthanisation. ‘’Nous vous invitons à faire un travail de réflexion sur la consommation carnée’’.
Puis le groupe Zero Waste Chartres présente les actions de cette association en faveur d’ateliers de formation à la fabrication de produits, du ramassage des déchets, de la vente en vrac car ‘’on n’est pas en mesure de recycler tout ce qui est jeté […] nos déchets disparaissent de notre environnement mais vont polluer ailleurs [Chine, Philippines, Indonésie]’’.
Soline lance un appel : ‘’Il serait temps d’arrêter le nucléaire’’. Pour répondre à l’argument souvent entendu des emplois, elle signale que ‘’pour démanteler les nucléaire il y a besoin de monde et après il y aura des emplois dans d’autres domaines’’.
Urgence climatique ET sociale
Céline de la FSU donne, entre autres, l’exemple de la formation professionnelle des lycées du même nom : ‘’Il faut absolument que s’engage une réforme des filières pour permettre une formation publique aux métiers qui permettent de prendre en compte toutes les problématiques de climat.’’ Elle défend ‘’la conditionnalité sociale et écologique sur toute aide publique versée aux entreprises’’.
Pour Thibaut de Solidaires, la loi climat ‘’n’est pas à la hauteur de l’urgence climatique […] dès lors la coordination des luttes sociales et écologiques devient un enjeu primordial pour le mouvement syndical […] Pour l’urgence sociale et la justice climatique, il faut qu’on se retrouve massivement et déterminés dans les rues à chaque fois qu’on aura un appel comme celui d’aujourd’hui.’’
Le rassemblement s’achève par des interventions de groupements se présentant aux élections départementales et/ou régionales : Chartres et Eure-et-Loir-Écologie, Un Nouveau Souffle et la Liste ÉcoLogique (se disant citoyenne).