Dreux : difficile unité contre le pass sanitaire
Un nombre plus restreint de manifestants que la semaine passée à Chartres a répondu à l’appel des Unions départementales CGT et FO samedi 31 juillet à 10h devant l’hôpital de Dreux. D’emblée, un groupe d’une douzaine de Gilets Jaunes venus de Nogent-le-Rotrou et Dreux réunis s’est vu refuser le droit de s’exprimer dans la sono des deux organisations ! Disposant d’un mégaphone, ils ont pu s’indigner : « …on nous refuse d’apporter notre soutien aux syndicats, à tous ceux qui manifestent, aux travailleurs, aux jeunes, aux retraités, aux chômeurs… et de reprendre : ‘’Tous ensemble, tous ensemble !’’ ainsi que le célèbre refrain : ‘’On est là…’’ Mais basta, la camionnette syndicale démarre et ouvre la sono avec les traditionnels HK, Bella Ciao… Plusieurs manifestants du coup se solidarisent et se rangent parmi les Gilles Jaunes en queue d’un cortège d’environ 120 personnes. Une membre active du collectif Arts vivants-ensemble‑E&L fulmine : « Quel mépris de classe sociale ! C’est vraiment le moment ! FO et cégétistes refusent la parole ! Incroyable ! Complètement absurde… On appelle à un rassemblement populaire et on exclut ainsi un groupe ! »
“Le pass sanitaire, c’est fait pour diviser !”
Devant le cortège, les slogans habituels fusent et c’est dans une unité apparente retrouvée, que chacun reprend : « Passe sanitaire, on n’en veut pas. C’est fait pour DIVISER !, c’est fait pour licencier, refus, refus, refus du plan Macron ! »
La manif une fois arrivée par le trajet habituel au Beffroi, première prise de parole par la CGT : « L’axe est bien connu, restriction des libertés, continuation des contre-réformes, entre autres celles de l’assurance chômage et de la retraite, la pandémie est utilisées pour remettre en cause nos droits. »
“La loi doit être la même pour tous”
Et l’union locale de Dreux CGT poursuit : « Nous refusons le piège de la division entre vaccinés et non, ainsi que la chasse aux sorcières en instituant des boucs émissaires… Il est inadmissible d’interrompre avant leur terme des contrats à durées déterminées et temporaires… Il n’existe pas d’obligation vaccinale à proprement parler. Pourtant en France, l’égalité est un principe à valeur constitutionnelle : Article 6 de la déclaration des droit de l’homme et du citoyen : La loi doit être la même pour tous… » et l’orateur conclut : « D’autres choix sont possibles comme le 100% sécu, la réduction du temps de travail au long de notre vie et la retraite à 60 ans ».
“Une offensive brutale et frontale qui doit être combattue”
Même ton et détermination pour FO : « Ces mesures données par Macron forment un tout, passe sanitaire, obligation vaccinale, réforme des retraites et assurance chômage, tout cela constitue une offensive brutale et frontale qui doit être combattue ! » FO en appelle à l’unité et refuse également la discrimination entre vaccinés et non. Elle déplore l’institution de ce nouveau motif de licenciement et rappelle le refus de l’hôpital de Dreux d’embaucher du personnel en cas de 4ème vague de Covid, elle insiste sur les conditions insupportables de travail du fait de carences. Elle s’affirme pour la vaccination massive, déplore les lenteurs de son application et rappelle à nouveau le refus du gouvernement de s’orienter vers la levée des brevets sur les vaccins.
Un chemin semé d’embûches vers l’unité
Bref, à Dreux comme sans doute dans d’autres villes, un chemin semé d’embûches vers l’unité qu’on doit pourtant souhaiter face à ce pouvoir autoritaire, dans la clarté des analyses et positions de chacun tout en refusant les idées d’extrême droite.
À l’issue de la manifestation, les participants apprennent qu’un autre rassemblement est prévu à Chartres en début d’après midi.