Après la Commune, août 1871
Après, une première chronique qui explique la genèse de cet événement, nous avons suivi les péripéties semaine après semaine. Depuis la 12ème chronique, nous sommes entrés dans l’Après Commune.
Nous nous proposons de continuer à évoquer dans les prochains mois les suites de cette révolution vaincue mais jusqu’à nous vivace dans les pensées de celles et ceux qui veulent changer le monde.
Dans cette page, le mois d’août 1871, moment où se multiplient les procès des Communards.
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Commune de Paris
Après la Commune, août 1871
Au cours de ce mois, le grenier de l’Abondance de Versailles est évacué partiellement et n’emprisonnera que des femmes et des enfants.
Les dîners des « Vilains Bonshommes » (créés en 1869 par les parnassiens dont Paul Verlaine et Charles Cros), interrompus par la guerre franco-prussienne, reprennent (et s’arrêteront fin 1872). Le groupe s’opposera à François Coppée, à Leconte de Lisle et aux parnassiens qui ont soutenu la répression bourgeoise.
Le 02 : La reconstruction de l’hôtel de ville de Paris est actée, et sera terminée en 1882.
Le 07 : Ouverture du 3e conseil de guerre, dans la salle du manège de la Grande Écurie à Versailles du procès des « dix-sept » cadres de la Commune et de Courbet. À l’exception de Ferré, presque tous tentent de minimiser leur rôle … il faut se souvenir qu’ils ont vécu en direct, à peine deux mois plus tôt, la terreur de mai, qu’ils ont été arrêtés, interrogés, incarcérés et détenus dans des conditions difficiles à imaginer : ils essaient, simplement, humainement, de sauver leur peau. Quant à Ferré, il tient son rôle d’accusé membre de la Commune avec élégance et dignité et se défend lui-même.
Loi étendant le choix des présidents et juges aux officiers en activité sur tout le territoire, et porte le nombre des conseils de guerre à 15, tant est important le nombre des individus à juger.
Du 8 au 15 : Procès de sept communards toulousains devant la cour d’assises de Pau. Ils sont tous acquittés et Armand Duportal sera élu député radical-socialiste de Toulouse en 1876.
Le 10 : Loi maintenant le préfet comme unique représentant de l’État dans les départements qui obtiennent le statut de collectivité territoriale.
Le 11 : Décision prise par le Ministre de la Marine et des Colonies « selon laquelle, désormais tout individu […] condamné par une des juridictions permanentes des ports à une peine supérieure à six mois d’emprisonnement, sera […] photographié, la tête nue, les cheveux coupés ras et autant que possible sans barbe ».
Les 16 et 17 : La Gazette des Tribunaux rapporte ainsi la déclaration d’Alexis Trinquet devant le 3ème conseil de guerre : ” J’ai été envoyé à la Commune par mes concitoyens ; j’ai payé de ma personne ; j’ai été aux barricades, et je regrette de ne pas y avoir été tué : je n’assisterais pas aujourd’hui au triste spectacle de collègues qui, après avoir eu leur part d’action, ne veulent plus leur part de responsabilité. Je suis un insurgé, je n’en disconviens pas “.
Le 22 : Dans Le Gaulois, interview de Karl Marx : « On a écrit beaucoup d’absurdités sur les projets de révolte tramés par l’Internationale… l’Internationale et la Commune ont fonctionné ensemble pendant une certaine période, parce qu’elles combattaient le même ennemi ».
Le 25 : Suppression des gardes nationales dans toutes les communes de France.
Le 29 : Loi sur l’organisation des conseils généraux des départements, élus au suffrage universel direct et renouvelés par moitié tous les trois ans.
Le 31 : La loi Rivet confère à Thiers le titre de 1er président de la IIIème République. Il reste chef de gouvernement et député et intervient donc dans les débats.
Ernest Lacan écrit dans Le Moniteur de la photographie : « Parmi les industries qui reprenaient vie au milieu des cendres, la photographie a été la première peut-être à se signaler […]. À peine s’occupait-on d’embrigader l’armée des travailleurs qui allaient avoir à déblayer les édifices incendiés dont les pompiers disputaient encore les débris [au feu] que déjà le photographe avait commencé son œuvre. »
Fin août : Trois navires sont en armement à Brest, quatre à Cherbourg, deux à Rochefort, et douze à Toulon.