Nogent-le-Rotrou : Plus nombreux à la 2ème retraite(s) aux flambeaux !

Les participant·e·s à la marche aux flam­beaux de Nogent-le-Rotrou étaient plus nombreux/ses ce mar­di soir 7 février que le 31 jan­vier : 470 per­sonnes, décomp­tées une par une par les res­pon­sables CGT (contre 400 pré­cé­dem­ment). L’information four­nie à la fin de l’événement, place Saint-Pol a été applau­die avec enthousiasme.

Au rythme des percussions

La mani­fes­ta­tion a com­men­cé aux rythmes des per­cus­sions puis de la sono de la CGT, de chants détour­nés aus­si et de nom­breux slo­gans hos­tiles à la réforme dont le fameux « On est là, on est là — Même si Macron ne veut pas, nous on est là ! », refrain bien connu des Gilets Jaunes et main­te­nant de toutes les mani­fes­ta­tions popu­laires. Autres chants d’actualité : « La retraite elle est à nous/ On s’est bat­tu pour la gagner, on se bat­tra pour la gar­der », « Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, On n’en veut pas ! »

Des travailleur/euses sont visibilisé·e·s par les dra­peaux de leur syn­di­cat, FO,CGT et un de la FSU. C’est le cas d’une ‘’délé­ga­tion’’ de la CGT venue de Mortagne, notam­ment de la Filpac-CGT qui syn­dique les per­son­nels de la presse, du livre et de la communication.

De nom­breuses pro­fes­sions représentées

Sont pré­sents, des per­son­nels des sec­tions pro­fes­sion­nelles des lycées de Nogent. En par­ti­cu­lier ceux du lycée des Métiers Sully, qui se sont mobi­li­sés contre le pro­jet de réforme au mois de jan­vier. Parfois, une pan­carte au ton rogue ou iro­nique, rejette le pro­jet de Retraites de Macron-Borne.

D’autres sec­teurs pro­fes­sion­nels sont repré­sen­tés : par un tra­vailleur d’une entre­prise de logis­tique, des employées, une for­ma­trice en lycée, un employé de la sécu­ri­té incen­die, un rou­tier et bien d’autres qui sont les vraies per­sonnes indis­pen­sables mais bien trop sou­vent invi­si­bi­li­sées dans cette socié­té inégalitaire.

Des salarié·e·s usés avant la retraite

Deux jeunes femmes marchent en bavar­dant. L’une, Agathe, est en for­ma­tion d’ambulancière à Chartres. Son amie, Alexine, est en recon­ver­sion pro­fes­sion­nelle pour la créa­tion d’entreprise. Elles sont inquiètes, en pre­mier lieu pour leurs parents. Alexine constate les dou­leurs phy­siques de sa maman, ouvrière en usine, qui n’a pas encore atteint l’âge de la retraite.

Un couple de retrai­tés de la san­té qui a eu droit à la retraite à 59 ans, estime que le métier a été épui­sant. Tous deux se disent inquiets pour les sala­riés actuels s’ils doivent tra­vailler jusqu’à 64 ans.

Le cas des indus­tries élec­triques et gazières

Sophie, une sala­riée d’EDF regrette les attaques contre le sec­teur des éner­gies élec­triques et gazières. Elle évoque la créa­tion d’EDF-GDF en 1946 et les astreintes impor­tantes qui jus­ti­fient le sta­tut spé­ci­fique des agents auquel s’attaque le pro­jet de Retraites. Elle condamne aus­si la volon­té du gou­ver­ne­ment de réduire les finances auto­nomes de l’entreprise qui per­mettent les actions solidaires.

Un jeune fonc­tion­naire, Mathéo, confirme l’implication de ses col­lègues dans ce mou­ve­ment et déplore que ce pro­jet de loi ne prenne pas en compte la néces­si­té de réduire l’impact de l’économie actuelle sur le climat.

Travail épui­sant aggra­vé par le manque de personnel

Un sala­rié du médi­co-social, Némo, évoque ces métiers pénibles et se voit mal tra­vailler jusqu’à 64 ans. Agnès, tra­vailleuse sociale, décrit ce tra­vail comme psy­cho­lo­gi­que­ment épui­sant, aggra­vé par un manque de per­son­nel. Ils consi­dèrent que les direc­tions gèrent la pénu­rie et se satis­font main­te­nant d’un abais­se­ment des qualifications.

Il y a aus­si dans ce défi­lé des per­sonnes qui approchent des 62 ans mais pas de leur retraite effec­tive ! Leur par­cours pro­fes­sion­nel ponc­tué de temps par­tiels et de chô­mage ne leur ayant pas per­mis d’obtenir toutes les annui­tés nécessaires.

Macron pro­voque la colère

La ques­tion des res­sources des élus est régu­liè­re­ment posée : il leur est repro­ché de béné­fi­cier de sommes très impor­tantes et de refu­ser de les réduire. Quant au pré­sident Macron, qui tou­che­ra une retraite jugée indé­cente dès la fin de ce man­dat, il scandalise.

À l’arrivée aux abords de la place Saint-Pol, les syn­di­ca­listes annoncent une Assemblée Générale en mars et une caisse de grève qui aide­ra les travailleurs/euses à ampli­fier le mouvement.

La démo­cra­tie et la jus­tice sociale sont de notre côté”

Christian Loison, de FO, explique qu’avec le 47.1 ou le 49.3 « arse­nal anti­dé­mo­cra­tique de la 5ème République » le gou­ver­ne­ment peut faire pas­ser en force un pro­jet qui est aux yeux des syn­di­cats « ni amen­dable ni négo­ciable ». « Macron est iso­lé. » Il ter­mine par : « La démo­cra­tie et la jus­tice sociale sont de notre côté ».

Patrick Schweizer, pour la CGT : « À 62 ans, la moi­tié de ceux d’en bas ne sont déjà plus au tra­vail ». Il appelle à la grève : « Il n’y aura pas le choix ». « Sinon, ajoute-t-il, la retraite ce sera jusqu’à 65, 66, 67 ans… ». 

Rendez-vous same­di 11 février à 11 heures, sur le par­king de la salle Pierre-Mendès-France pour une nou­velle mani­fes­ta­tion, plus nom­breuse encore !