Agora des luttes à venir / Atelier à spectacle / Vernouillet / 29 mai / 11 h.

Quand :
29 mai 2021 @ 11 h 00 min Europe/Paris Fuseau horaire
2021-05-29T11:00:00+02:00
2021-05-29T11:15:00+02:00
Où :
VERNOUILLET devant l'Atelier à spectacle
51A rue de Torçay
Contact :
Arts vivants ensemble 28

Voici le com­mu­ni­qué publié par l’Atelier à spec­tacle occu­pé.  Il appelle à une ago­ra des luttes le 29 mai à 11 h. devant l’Atelier et, dans la fou­lée, à par­ti­ci­per à la Ramdamarche de l’après-midi.

 

La péti­tion natio­nale Je sou­tiens les lieux occu­pés et leurs reven­di­ca­tions est à signer ici.

 

Ci-des­sous la réac­tion des sites occu­pés suite à la réunion du Conseil National des Professions du Spectacle (en fin de mail) :

 

Les annonces du gou­ver­ne­ment, du mar­di 11 mai, à la sor­tie de la réunion du Conseil National des Professions du Spectacle (CNPS) tant atten­dues… n’ont pas apai­sé notre colère… bien au contraire !!!
Pour com­prendre pour­quoi ces annonces ne sont pas satis­fai­santes pour le mou­ve­ment natio­nal des occu­pa­tions d’une cen­taine de lieux en France, il faut reve­nir un peu en arrière.
Lors de son allo­cu­tion du 6 mai 2020, Mr Macron, Président de la République Française, a annon­cé qu’il sou­hai­tait sou­te­nir le sec­teur cultu­rel et par­ti­cu­liè­re­ment les salarié·es dont il avait enten­du les grandes inquié­tudes. Il fai­sait le constat que la pan­dé­mie et le confi­ne­ment avait mis tota­le­ment à l’arrêt l’activité du sec­teur. Il par­tait donc du prin­cipe que les salarié·es inter­mit­tentes et inter­mit­tents du spec­tacle ne pour­raient pas re-tra­vailler avant sep­tembre 2020. Il a défi­ni une « Période d’Impossibilité de tra­vailler » (PIT) du 15 mars 2020 au 1er sep­tembre 2020. Et a donc déci­dé de mettre en place la fameuse « année blanche » du 1er sep­tembre 2020 au 31 août 2021 pour les salarié·es inter­mit­tentes et inter­mit­tents du spec­tacle, du ciné­ma et de l’audiovisuel.
Dès ce moment-là une vague d’indignation s’est levée récla­mant les mêmes droits pour les 2,5 mil­lions de tra­vailleuses et de tra­vailleurs à emplois dis­con­ti­nus (et pas seule­ment pour les 122 000 d’entre eux ins­crits aux annexes 8 et 10, dits « inter­mit­tents du spec­tacle »). Cette reven­di­ca­tion n’est, à ce jour, tou­jours pas enten­due ! Et puis, l’activité du sec­teur cultu­rel, et par­ti­cu­liè­re­ment du spec­tacle vivant, n’a tou­jours pas repris (ou si peu…) à ce jour !
Nous pen­sons donc que nous sommes tou­jours dans cette « Période d’Impossibilité de tra­vailler », et esti­mons que la demande d’une pro­lon­ga­tion de « l’année blanche », tant que la reprise n’est pas effec­tive, est donc légi­time. Nous sommes qua­si­ment dans la même situa­tion que le 6 mai 2020 et les mots pro­non­cés par le Président de la République devraient donc être tou­jours d’actualité. L’annonce d’une pro­lon­ga­tion jusqu’au 31 décembre 2021 (4 mois sup­plé­men­taires), est donc insuf­fi­sante. Elle se fonde sur l’idée que l’activité du sec­teur va reprendre dès le 19 mai 2021 (date de la réou­ver­ture des lieux) et être « nor­male » au plus tard fin décembre 2021.
Nous, les salarié·es, artistes, tech­ni­ciennes et tech­ni­ciens du spec­tacle vivant, savons que ça ne sera mal­heu­reu­se­ment pas le cas. Les professionnel.les du sec­teur estiment qu’il fau­dra une sai­son et demie (18 mois) mini­mum, pour par­ve­nir à un retour des acti­vi­tés au même niveau qu’avant la crise pour toutes et tous. Pourquoi ? Et bien c’est assez simple. Voilà presqu’un an et demi que les spec­tacles n’ont qua­si­ment pas lieux et que les sala­riés ne peuvent pas tra­vailler (sauf pour cer­tains en répé­ti­tion). A par­tir du 19 mai, des mil­liers de spec­tacles, qui n’ont pas pu être joués pen­dant toute cette période, vont se ruer sur les pos­si­bi­li­tés de dif­fu­sions. Ceux qui ont été repor­tés vont vou­loir jouer, ceux qui avaient été créé juste avant la crise et ceux qui ont été créé pen­dant la crise vont tous avoir besoin d’être vus. Il n’y aura pas « la place » pour tout le monde ! C’est comme un
enton­noir ! Il fau­dra du temps pour retrou­ver le niveau d’activité pour toutes et tous… sans doute pas avant sep­tembre 2022 et peut-être même au-delà !
Sans comp­ter que bon nombre de lieux n’ouvriront pas ou ne pour­ront pas ouvrir le 19 mai, que cer­tains spec­tacles ne pour­ront pas jouer avec des jauges réduites, que les fes­ti­vals de cet été seront, au mieux très réduits, au pire déjà annu­lés,… car ça ne sera pas viable finan­ciè­re­ment. L’annonce de la réou­ver­ture des lieux n’est donc pas syno­nyme de reprise pour un très grand nombre d’entre nous ! Sauf, si on « élar­git l’entonnoir » en démul­ti­pliant les « lieux », le nombre de dif­fu­sions pos­sibles (plus de repré­sen­ta­tions dans les lieux exis­tants, plus de « lieux » de dif­fu­sions,…) et un vrai plan de relance.
Et pour cela il fau­drait un plan mas­sif de sou­tien à l’emploi (ce que nous récla­mons depuis le début). Mais l’annonce de 30 mil­lions d’euros sup­plé­men­taires est une « goutte d’eau dans l’océan ». Pour avoir une idée de ce que cela repré­sente, sachant que nous sommes envi­ron 75 000 salarié·es inter­mit­tentes et inter­mit­tents du spec­tacle vivant ; divi­sons 30 mil­lions par 75 000 per­sonnes, alors nous arri­vons à une « enve­loppe » de 400 € par per­sonne. Ou si l’on com­pare les 500 mil­lions de baisse de la masse sala­riale du sec­teur, entre 2019 et 2020, il est simple de
com­prendre que 30 mil­lions ne suf­fi­ront pas ! Et ne par­lons pas de la baisse des allo­ca­tions chô­mage pour 35 % d’entre nous, (les plus pré­caires évi­de­ments) annon­cés par l’UNEDIC et les syn­di­cats depuis des mois… avec ou sans pro­lon­ga­tion de l’année blanche ; ni du refus d’entendre notre pre­mière et prin­ci­pale reven­di­ca­tion : le retrait pur, simple et défi­ni­tif de la réforme de l’assurance chômage !
Que dire du silence assour­dis­sant sur la reven­di­ca­tion d’un sou­tien aux caisses sociales du sec­teur (for­ma­tion, congés payés, méde­cine du tra­vail, …) qui, du fait de l’arrêt de l’activité, se sont vidées pen­dant toute cette période (pas de salaire, donc pas de coti­sa­tions sociales).
Et com­ment admettre et ne pas res­sen­tir de la colère lorsque l’on nous annonce que les minis­tères ont enten­dus les inter­mit­tentes et inter­mit­tents du spec­tacle pour les congés mater­ni­tés et mala­dies… mais pas les autres salarié·es inter­mit­tentes et inter­mit­tents de l’emploi, avec qui nous occu­pons les lieux, par­tout en France, depuis le 1er jour. Doit-on com­prendre que, pour ce gou­ver­ne­ment, une femme qui demande un congé mater­ni­té en sep­tembre 2020, selon qu’elle joue de la trom­pette ou fait des repas sur des fes­ti­vals, n’a pas les mêmes droits ? Elles ont pour­tant toutes les deux un métier qui, par nature, est dis­con­ti­nu, c’est-à-dire qu’elles ont toutes les deux, obli­ga­toi­re­ment, des jours tra­vaillés et des jours chô­més toute l’année (oui, il n’y a pas des concerts tous les jours, ni des fes­ti­vals toute l’année !).
Ou bien est-ce une ten­ta­tive de « divi­ser pour mieux régner » ?!
Et ne par­lons pas des annonces pour la jeu­nesse, qui sont cyni­que­ment inef­fi­caces et ne tiennent pas compte de la réa­li­té du sec­teur. Rester sourdes, à ce point, aux « cris de détresse » des jeunes (pré­caires et étu­diantes et étu­diants) et aux
reven­di­ca­tions du Communiqué natio­nal de la jeu­nesse du spec­tacle vivant du 30 mars 2021, laisse sans voix !
C’est pour toutes ces rai­sons que le mou­ve­ment natio­nal des occu­pa­tions ne s’arrête pas et conti­nu de reven­di­quer haut et fort le retrait de la réforme chô­mage et des nou­veaux droits pour toutes et tous (sala­riés inter­mit­tentes et inter­mit­tents de l’emploi, du spec­tacle ou pas).
Et pour finir, encore une chose :
Dire, comme le fait Elisabeth Borne, Ministre du tra­vail, de l’emploi et de l’insertion, que « ces nou­velles mesures per­met­tront à cha­cun de par­ti­ci­per à la reprise des acti­vi­tés sans s’inquiéter du len­de­main», c’est bien mal connaître la réa­li­té de notre sec­teur. Si nous lais­sons faire, c’est sans doute des mil­liers d’entre nous qui risquent de ne plus pou­voir exer­cer leur métier. Nous serons alors contraint d’en chan­ger (la mort dans l’âme)… il faut bien vivre !
C’est donc tout un maillage cultu­rel des ter­ri­toires qui som­bre­ra dans la «pau­vre­té». Car ce sont, la plu­part du temps, les « petites com­pa­gnies » (sou­vent fra­giles) qui se pro­duisent dans les écoles, col­lèges et lycées, les mai­sons de quar­tiers, les mai­sons de retraites, les pri­sons, … les petites com­munes rurales,…, les bars, les rues, les « petits lieux »… Sans nous le spec­tacle vivant, la créa­tion, les ren­contres et les échanges, dont nous allons, toutes et tous, avoir tant besoin dans les mois qui viennent, vont s’appauvrir.
Alors, vous, public, jeunes et moins jeunes, vivants à la cam­pagne ou à la ville, dans les quar­tiers ou en centre-ville …, par­tout sur le ter­ri­toire, vous, pour qui nous tra­vaillons, que vous restera-t-il ?
Souvenons-nous, que le spec­tacle vivant, comme l’affirmait Jean Vilar à pro­pos du théâtre, est « une nour­ri­ture aus­si indis­pen­sable à la vie que le pain et le vin… et est donc, au pre­mier chef, un ser­vice public. Tout comme le gaz, l’eau, l’électricité. »

Après 69 jours d’occupation,

de mani­fes­ta­tions,
de réunions,
de mails,
de zoom,
de chants,
de réflexions,
d’ap­pels,
d’ac­tions,
de coups de fils,
d’a­go­ras,
de danses,
de com­mu­ni­qués de presse,
de ren­contres,
de dis­tri­bu­tions de tracts,
de débats,
de décep­tions,
d’es­poir,
d’en­thou­siasme,
de col­lec­tif,
de créa­tion…
à l’Odéon comme à Vernouillet, les occu­pantes et occu­pants de l’Atelier à Spectacle se dé-confinent…
…nous avons déci­dé de quit­ter l’Atelier à Spectacle car nous refu­sons de por­ter la res­pon­sa­bi­li­té de la fer­me­ture ou des annu­la­tions de spectacles.
Jamais notre inten­tion n’a été d’empêcher la réou­ver­ture ni d’empêcher la reprise des spectacles.
Que la Macronie assume, elle, de res­ter sourde aux voix des pré­caires qui se battent pour pou­voir vivre de leur métier et de leurs droits sociaux ! La réou­ver­ture n’est pas la reprise du tra­vail pour des mil­lions de per­sonnes, dont les intermittent·es du spec­tacle et de l’emploi.
Une chose est sûre, nous ne nous rési­gne­rons pas au silence. Nous conti­nue­rons à reven­di­quer l’abrogation de l’assurance chô­mage et ce jusqu’à leur en faire péter les tympans !

L’occupation s’ar­rête, le mou­ve­ment continue !

 

INVITATION

à tous les essen­tiels, che­vau­cheuses de tigres et autres réfrac­taires d’Eure-et-Loir et des alen­tours : artistes, soi­gnantes, tech­ni­ciens, ensei­gnants, chô­meuses, gilet-jaunes, AESH, étu­diantes, éco­los, sans-papiers, licenciées…

Samedi 29 mai, 11h
AGORA DES LUTTES À VENIR // DEVANT L’ATELIER À SPECTACLE // VERNOUILLET
51A Rue de Torçay, 28500 Vernouillet

Décrochage de ban­de­roles, coups de gueule et chants de luttes…
Si tu as un petit creux, apporte de quoi te sus­ten­ter (nous man­ge­rons par groupe de 6 etc…)
Et pour mettre en pra­tique notre devise : La lutte se dé-confine, le mou­ve­ment continue !
Nous rejoin­drons dans la foulée :
Dès 14h, départ 15h de Challet pour se rendre à Le Péage (28) pour une marche sonore le long de la RN154, 
Plus de détails  : www.stprest-environnement.org
D’ici-là :
Lisez notre réac­tion suite à la réunion du Conseil National des Professions du Spectacle (en fin de mail). [en bistre]

À same­di !

Atelier à Spectacle occupé
Pour plus d’information rdv sur notre page Facebook :
https://www.facebook.com/ArtsVivantsEnsemble28
ou écri­vez-nous à : reactivonsle28@gmail.com

Logor Atelier à Spectacle occupé Vernouillet