Berlin 33 — Histoire d’un Allemand / Nouveau Studio-Théâtre / Mainvilliers / 3 octobre / 20 h. 30

Quand :
3 octobre 2022 @ 20 h 30 min Europe/Paris Fuseau horaire
2022-10-03T20:30:00+02:00
2022-10-03T20:45:00+02:00
Où :
MAINVILLIERS - Studio-Théâtre
6
rue Henri-Matisse
Coût :
15 € (tarif réduit : 10 €)
Contact :
Compagnie Jacques-Kraemer
06 77 82 80 75

Je vivais dans la même apathie

Réservation indis­pen­sable au : 06.77.82.80.75 ou par mail :
compagnie.jacques.kraemer@wanadoo.fr
Tarif : 15 et 10 euros

BERLIN 33

Histoire d’un Allemand

 

d’après “Histoire d’un Allemand – Souvenirs 1914–1933”  de Sebastian Haffner

 

Adaptation : René Loyon

 

Un spec­tacle conçu par Laurence Campet, Olivia Kryger et René Loyon

 

Jeu : René Loyon – direc­tion d’ac­teur : Laurence Campet et Olivia Kryger

 

Son : Hervé Le Dorlot 

Lumières et régie géné­rale : Frédéric Gillmann

 

Londres, 1939

Je vais conter l’histoire d’un duel.

C’est un duel entre deux adver­saires très inégaux : un État extrê­me­ment puis­sant, fort, impi­toyable – et un petit indi­vi­du anonyme. 

L’État, c’est le Reich alle­mand ; l’individu, c’est moi…”

Extraits de la pré­sen­ta­tion de cette créa­tion par Jacques Kraemer et Aline Karnauch

“C’est la pre­mière fois que nous accueillons un spec­tacle invi­té dans le nou­veau Studio-Théâtre de Mainvilliers […]

C’est excep­tion­nel. En effet, nous n’a­vons aucune aide ni de l’État, ni de la Région, ni du Département, ni de l’ag­glo­mé­ra­tion de Chartres, qui nous per­met­trait une pro­gram­ma­tion. Nous fai­sons donc vivre ce Studio-Théâtre avec la seule aide de la Ville de Mainvilliers à laquelle nous sommes pro­fon­dé­ment recon­nais­sants, et par notre tra­vail, non seule­ment béné­vole, mais finan­cé pour beau­coup par nous-mêmes. Et cela, nous le fai­sons avec plai­sir et enthou­siasme tant nous sommes heu­reux de vous faire par­ta­ger nos pas­sions théâtrales.

Nous pou­vons accueillir René Loyon parce que, lui aus­si, accepte de se pro­duire à Mainvilliers sans rému­né­ra­tion. Pour le plai­sir de jouer, le plai­sir de la ren­contre et par amitié.

René Loyon fut le com­pa­gnon prin­ci­pal de l’a­ven­ture de Jacques Kraemer au Théâtre Populaire de Lorraine pen­dant une décen­nie dans les années 1970, avant d’en­tre­prendre une brillante car­rière de comé­dien (avec notam­ment Bernard Sobel et Antoine Vitez), et de met­teur en scène. Il diri­gea le Centre Dramatique National de Besançon. Ses spec­tacles ont été pré­sen­tés au Théâtre National de Chaillot, au Théâtre National de la Colline, au Théâtre de la Ville à Paris, et éga­le­ment à Chartres […]”

Berlin33 Photo Nathalie Hervieux

René Loyon pré­sente cette adaptation

J’ai adap­té pour le théâtre, sous forme de mono­logue, la deuxième par­tie du livre de Sébastian Haffner, celle consa­crée à l’an­née 1933 et à l’ar­ri­vée au pou­voir de Hitler. Cette adap­ta­tion a pour titre Berlin 1933. Les réso­nances de ce texte avec ce que nous vivons aujourd’­hui dans nombre de pays mena­cés par la mon­tée de l’ex­trême-droite sont sai­sis­santes. Il y a urgence, nous semble-t-il, à faire entendre la parole vive de Sebastian Haffner.
Ecrit en 1939, alors que son auteur, fuyant le régime hit­lé­rien, se trou­vait en exil à Londres, ce texte nous invite aujourd’­hui à une réflexion éthique et poli­tique. Face à la vio­lence géné­ra­li­sée, à la haine de l’autre, au men­songe et à la mani­pu­la­tion, aux forces délé­tères qui tra­versent notre monde, com­ment ima­gi­ner de nou­velles rai­sons d’être et d’agir ?”

Théâtrographie de René Loyon

Acteur dès 1969, il a joué avec de nom­breux met­teurs en scène (Jacques Kraemer, Bernard Sobel, Bruno Bayen, Gabriel Garran, Claude Yersin, Antoine Vitez, Gildas Bourdet, Charles Tordjman, Alain Françon, entre autres).

De 1969 à 1975, il co-anime avec Jacques Kraemer et Charles Tordjman le Théâtre Populaire de Lorraine. En 1976, il crée le Théâtre Je/Ils avec Yannis Kokkos et met en scène Gide, Feydeau, Hugo, Segalen, Roland Fichet, Pirandello, etc…

De 1991 à 1996, il dirige le Centre Dramatique National de Franche-Comté où il met en scène Bond, Koltès, Molière, Jean Verdun, Botho Strauss, Sophocle, etc…

Compagnie René Loyon RL [logo]En 1997, il crée la Compagnie R.L. avec laquelle il met en scène entre autres Les Femmes Savantes de Molière, Le Jeu des rôles de Pirandello, Isma de Nathalie Sarraute, Yerma de Federico Garcia Lorca, La Double Inconstance de Marivaux, L’émission de télé­vi­sion de Michel Vinaver, La Fille aux rubans bleus de Yedwart Ingey, Le Tartuffe de Molière, Rêve d’automne de Jon Fosse, Antigone de Sophocle, Soudain l’é­té der­nier de Tennessee Williams, Dom Juan de Molière, Retour à Ithaque d’a­près Homère, Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme d’a­près Stefan Zweig, La Demande d’Emploi de Michel Vinaver, Les Noces de Betia de Ruzante, A deux heures du matin de Falk Richter.

Berlin33 Photo Nathalie Hervieux

 Toutes les pho­to­gra­phies de la pièce sur cette page sont de Nathalie Hervieux

Sebastian Haffner

Extrait de la notice Wikipedia :

Sebastian Haffner, portraitIssu d’une famille de la moyenne bour­geoi­sie pro­tes­tante, Sebastian Haffner com­mence sa car­rière dans le droit et devient réfé­ren­daire, c’est-à-dire magis­trat sta­giaire. En 1938, il quitte son pays, jugeant le régime nazi exé­crable. Après un pas­sage de quelques semaines à Paris, où il fré­quente d’autres Allemands exi­lés, il s’ins­talle en Angleterre.

Il mène alors une vie extrê­me­ment pré­caire. Avant le déclen­che­ment de la Seconde Guerre mon­diale, l’é­di­teur Warburg lui com­mande un livre où il racon­te­rait son expé­rience d’Allemand anti-nazi. Mais la guerre éclate et le manus­crit n’est pas publié.

Sebastian Haffner retourne dans son pays en 1954. Il y mène une car­rière de jour­na­liste et d’his­to­rien reconnu.

Histoire d’un Allemand

Souvenirs (1914–1933)

Histoire d'un Allemand, Sebastian Haffner [couverture]Présentation par l’é­di­teur fran­çais Actes Sud :

Dans un texte rédi­gé en 1939 et publié à titre post­hume, le jour­na­liste alle­mand Sebastian Haffner fait une chro­nique sai­sis­sante de ses expé­riences per­son­nelles pen­dant l’époque de l’instauration du nazisme. D’une clar­té et d’une auto­ri­té exem­plaires, son récit rend pal­pables, donc com­pré­hen­sibles, les cir­cons­tances de l’avènement du régime hit­lé­rien. À cet égard, c’est un ouvrage dont la lec­ture, en plus de l’intérêt lit­té­raire qui la jus­ti­fie, est indis­pen­sable à la connais­sance de notre temps.

Traduction : Brigitte HÉBERT

Parution : 2004
448 pages

Collection Babel : n° 653

Le livre vu par Laurence Campet de la com­pa­gnie LR :

En 1938, Sebatian Haffner se place dans la pers­pec­tive de ce que l’on appel­le­rait aujourd’hui un «lan­ceur d’alerte». Il attend encore de l’Europe une prise de conscience qui lui per­met­trait d’adapter sa réac­tion à la menace du nazisme. Et, comme pour nous faire mieux com­prendre l’ascension d’Adolf Hitler, il nous la décrit à hau­teur d’homme, d’enfant même – puisqu’il débute son récit avec la décla­ra­tion de guerre de 1914, alors qu’il n’est lui-même âgé que de sept ans. Il montre l’intrusion insi­dieuse du poli­tique dans la vie quo­ti­dienne et la sphère pri­vée.  À l’analyse his­to­rique d’une grande luci­di­té, Sebastian Haffner mêle son res­sen­ti, ses émo­tions d’enfant et de jeune homme. Et c’est pré­ci­sé­ment ce qui nous place avec lui au cœur de la tour­mente, nous don­nant – comme il a pu l’avoir sur l’instant — une com­pré­hen­sion intui­tive autant que céré­brale des évé­ne­ments. C’est aus­si ce qui fait chair pour l’acteur et per­met de faire de ce texte un objet théâtral.

Comment, dans un contexte miné par la crise éco­no­mique, un homme appa­rem­ment sans enver­gure, tel que « la plu­part de gens qui l’ont accla­mé en 1930 auraient pro­ba­ble­ment évi­té de lui deman­der du feu dans la rue » a pu mettre à sa botte « le peuple alle­mand, qui ne se com­pose tout de même pas exclu­si­ve­ment de pol­trons » et lui impo­ser son pro­jet démen­tiel « qui est une nou­veau­té dans l’histoire uni­ver­selle. Il s’agit d’inoculer sys­té­ma­ti­que­ment à un peuple entier – le peuple alle­mand – un bacille qui fait agir ceux qu’il infecte comme des loups à l’égard de leurs sem­blables ou qui, autre­ment dit, déchaîne ces ins­tincts sadiques que des mil­lé­naires de civi­li­sa­tion se sont effor­cés d’éradiquer. »

Voilà une parole qui mérite d’être enten­due dans le contexte poli­tique et éco­no­mique mon­dial d’aujourd’hui.”

 

Le livre pré­sen­té par Olivier Barrot pour “Un livre, un jour”