Rohingyas, un exil au Bangladesh / Exposition photo / Lycée Marceau / Chartres / Jusqu’au 31 janvier
2 rue Pierre-Mendès-France
Marie-Cécile Miquelis, Professeure d’Arts Plastiques, présente ainsi la genèse de l’exposition sur le site du Lycée Marceau de Chartres :
“En prolongement d’un projet sur les migrations réalisé l’an dernier avec Amnesty International, les élèves de première spécialité Arts Plastiques ont rencontré Marion Péhée Photographe Reporter, ancienne élève du Lycée Marceau (série L Arts Plastiques) et assuré le commissariat de l’exposition.”
Suit une biographie de la photographe :
Née en 1989 à Chartres, Marion Péhée est une ancienne élève du Lycée Marceau en classe littéraire Arts Plastiques. Photographe indépendante depuis 2016.
Après une maîtrise de photographie et art contemporain, elle se tourne vers une photographie plus documentaire (voir son site).
Ainsi, en février 2016, Marion Péhée débute un premier travail au long cours en Ukraine traitant des conséquences du conflit sur la population civile. Ce projet donnera naissance à un livre « Not Bad » édité aux éditions « Stupid competitions » ainsi qu’à deux expositions : « Adolescence dans le Donbass » et « Les abandonnées du Donbass » présentées en novembre 2017 et juin 2019 au Centre du photoreportage Géopolis à Bruxelles.
Durant deux ans, Marion Péhée effectue de nombreux allers-retours afin de mener à bien différents sujets dans l’espace post-soviétique (Ukraine, Moldavie, Géorgie, Russie).
Depuis, Marion Péhée s’attache à réaliser des sujets de société en France et à l’étranger notamment sur des problématiques liées aux droits humains.
Elle travaille en commande pour la presse française et internationale : ELLE, Libération, La Chronique d’Amnesty International, le Figaro, Gare de l’Est, images, 6 mois, Der Spiegel, mais aussi en commandes institutionnelles : PMU, Caisse d’épargne…
L’exposition est visible aux heures d’ouverture du lycée
Cox’s bazar : l’histoire sans fin de la persécution des Rohingyas.
Note d’intention :
En mars 2018, je me rends pour la première fois, au Bangladesh près de 8 mois après la terrible attaque birmane du 25 août 2017 contre les Rohingyas ‑minorité musulmane‑, qui obligera 740 000 d’entre eux à se déplacer au Bangladesh.
Je réalise avec une collègue journaliste un sujet en commande pour le magazine ELLE — « Femme Rohingyas d’un supplice à l’autre » — sur les femmes victimes de viol et porteuses de l’enfant de cette agression.
Lors de ce premier sujet, force a été de constater la dureté de la vie dans l’un des plus grands camps de réfugiés au monde et, en particulier Cox’s Bazar, ville corrompue, meurtrie, insécurisante …
Un autre drame donc pour ces déplacés qui doivent encore faire face à toutes formes de violences, crimes, viols, enlèvements, prostitution.
Revenant à Cox’s Bazar, en octobre 2019, entre autre pour une commande de Libération, mon travail se porte alors d’autant plus sur cette question des conditions de vie. Comment arriver à survivre à cette tragédie humaine dans cette ville quotidiennement menaçante pour les Rohingyas ? Car les réponses d’aides – aussi importantes et solides soient elles — se montrent aujourd’hui défaillantes et non-durables au Bangladesh, à long terme.(…)
Mon travail photographique cherche à représenter cette survie douloureuse dans le camp et dans cette vie parallèle à Cox’s Bazar. Ces deux endroits portent les cicatrices de ce peuple rejeté et reproduisent un système persécutif : c’est une histoire sans fin que semblent vivre les Rohingyas pour tenter d’exister.
Marion Péhée