La Commune de Paris : 26 mars — 1er avril 1871
Nous nous proposons de tenir au fil des semaines une chronique des événements de la Commune de Paris. Après, une première chronique qui relate les mois ayant précédé l’insurrection, puis les événements de la 1ère semaine, voici ceux de la deuxième semaine.
Commune de Paris
Éphéméride 26 mars — 1er avril 1871
Mars
Le 26 : Élections communales à Paris : 230 000 votants sur 485 000 inscrits, la gauche l’emporte avec 190 000 voix (contre 60 000 en février) et 73 sièges, les plus modérés : 40 000 voix et 19 sièges. Parmi les élus : Félix Pyat natif de Vierzon, Charles Ferdinand Gambon de Bourges et Delescluze de Dreux lequel, élu par les XIe et XXe arrondissements, choisit de représenter le XIe.
Proclamation de la Commune du Creusot.
Le 27 : Manifeste de la Commune de Paris publié par Le Cri du Peuple pour et par la délégation du Comité des vingt arrondissements : Pierre Denis, Dupas, Lefrançais, Édouard Rouillier, Jules Vallès.
Le 28 : C’est un mardi : grande fête de la Proclamation de la Commune place de l’Hôtel de Ville. Deux cent mille spectateurs et une incroyable atmosphère de fête…
Première réunion de l’assemblée élue qui prend le nom de « Commune de Paris », organisme révolutionnaire démocratique, référence à la Commune insurrectionnelle qui mit bas la royauté le 10 août 1792. Elle adopte le drapeau rouge, le calendrier révolutionnaire, instaure le suffrage universel.
Le Cri du peuple publie les « nouvelles de Marseille » et « événements de Lyon ». Fin des Communes de Saint-Étienne et de Toulouse.
Communiqué des insurgés algériens déclarant « adhérer de façon la plus absolue à la Commune de Paris », « L’Algérie toute entière revendique les libertés communales ».
Le 29 : Nommé gouverneur général civil de l’Algérie, l’amiral De Gueydon déclare l’état de siège dans la plus grande partie des communes et dirige la répression de la révolte : « Agir comme à Paris ; on juge et on désarme ».
Création d’une commission exécutive à la tête de 9 commissions, suppression du ministère des cultes. Les premiers décrets sont pris : La conscription est abolie … Aucune force militaire, autre que la garde nationale, ne pourra être créée ou introduite dans Paris … Tous les citoyens valides font partie de la garde nationale.
Remise générale est faite aux locataires des termes d’octobre 1870, janvier et avril 1871. Toutes les sommes payées par les locataires pendant les neuf mois seront imputables sur les termes à venir.
La vente des objets déposés au Mont de Piété est suspendue.
Le 30 : Restauration du service postal.
Le Vengeur, dont Félix Pyat est le directeur politique, refait son apparition (jusqu’ au mercredi 24 mai 1871). Il écrit : « Si les élus valent les électeurs, Paris n’a plus rien à craindre ». Et le Chartrain Rogeard, rédacteur principal: « Salut à toi, et sois bénie, Révolution communale de Paris !… Fais-nous de bonnes lois … à toi le soin de nous guérir par la justice sociale, à toi la gloire de garder fidèlement la République des travailleurs ».
La commission des élections valide l’élection de Léo Frankel, juif hongrois, ouvrier bijoutier, membre de l’AIT, au conseil de la Commune par le XIIIème arrondissement, considérant « que le drapeau de la Commune est celui de la République universelle ». Il devient le délégué à la commission du Travail et de l’Échange.
Le 31 : Fin de la commune de Narbonne.
Avril
Le 1er : Thiers déclare à l’Assemblée nationale qu’il met sur pieds « une des plus belles armées que la France ait possédée. Les bons citoyens peuvent donc se rassurer et espérer la fin d’une lutte qui aura été douloureuse mais courte. ».
La société l’Éducation nouvelle présente son projet : éducation pour tous et toutes, gratuite et laïque. Parents et éducateurs en avaient discuté auparavant 2 soirs par semaine.