L’indispensable rassemblement hebdomadaire pour l’Ukraine
Comme chaque semaine désormais, le rassemblement de solidarité avec les Ukrainien·ne·s débute par une minute de silence en hommages aux victimes de l’invasion russe puis par un chant traditionnel du pays. L’affluence ne faiblit pas, près d’une centaine de personnes sont rassemblées pour écouter les témoignages des réfugiés ce 26 mars.
‘’C’est très dur à supporter‘’
Inna, Ukrainienne installée depuis plusieurs années à Chartres et coordinatrice de ces réunions, avoue « Même si on est loin de l’Ukraine, c’est très dur à supporter. Où est-ce qu’on peut trouver nos forces ? On écoute de la musique ukrainienne, on a un contact avec nos amis ukrainiens, avec nos familles en Ukraine mais les nouvelles ne sont pas toujours très très bonnes et c’est injuste. » Et elle lit un texte (en langue originale puis en français) du poète Chevtchenko (1814–1861) sur le destin tragique de son pays.
‘’Nos enfants ont fané comme des fleurs dans les caves’’
Inna présente ensuite son amie « arrivée hier d’Ukraine » qui témoigne : « Je m’appelle Alla, je suis arrivée de la ville héros de l’Ukraine Tchernihiv […] nous sommes un peuple qui aime la paix, on ne pensait jamais qu’un jour les bombes tomberont sur nous […] Il y a beaucoup de bâtiments qui sont rasés […] ce n’est pas une ‘’opération militaire’’ c’est vraiment une guerre qu’a déclenché Poutine contre l’Ukraine libre […] Il n’y avait pas de base militaire dans cette ville. […] Nos enfants ont fané comme des fleurs dans les caves car pendant des semaines, ils ne pouvaient pas boire ni manger. […] Les habitants sont obligés de vivre sans électricité, sans eau, sans le gaz. Pour faire à manger, il faut faire dans la cour sur le feu comme au Moyen Âge. »
‘’Je veux dormir et ne pas avoir peur’’
Suit la parole bouleversante d’un enfant de 7- 8 ans : « Je veux dormir et ne pas avoir peur. »
Une étudiante, récemment arrivée aussi, explique que, pour sa famille installée dans une région déjà occupée par les Russes, la guerre a commencé en 2014. Celle-ci a été obligée alors de se déplacer au-delà de la zone d’occupation, et, maintenant avec l’avancée des troupes russes, de quitter le pays. « J’ai fait mes études à Kharkiv qui est devenue ma deuxième patrie et, maintenant, je ne peux plus revenir dans ma ville car ma ville n’existe plus. Je veux remercier tout le monde, pour votre compassion, pour votre solidarité, pour votre mobilisation»
‘’On croit en notre victoire’’
Plusieurs Ukrainiennes insistent sur leur volonté que leur séjour en France soit provisoire, elles ont hâte de retourner dans leur pays pour le reconstruire.
Un autre témoignage d’une femme venue aussi de Tchernihiv : « Il n’y a pas beaucoup de liaisons avec cette ville, nous avons collecté des dons humanitaires, cela fait sept jours qu’ils sont en attente, c’est impossible de les faire parvenir » mais elle conclut « On croit en notre victoire ».
Ne pas relâcher notre aide
Anna Stépanoff, conseillère régionale, explique que de premiers cours bénévoles de français ont été mis en place et Inna annonce que l’Association des Ukrainiens d’Eure-et-Loir et des Amis de l’Ukraine a été créée officiellement et qu’on peut la rejoindre.
Ces témoignages hebdomadaires sont indispensables pour prendre le pouls de ce peuple ukrainien qui résiste courageusement et nous convaincre qu’il ne faut pas relâcher notre aide sous les formes les plus diverses et adaptées à la situation.
Les précédents rassemblements : 26 février, 5 mars, 19 mars.