Trepalium / la suite / épisodes 4–5‑6 x 6 / Arte / 11 juillet / 22 h. 45
Lors de sa venue à Chartres pour présenter son documentaire sur l’accueil des migrants à Grande-Synthe, La Ville monde, nous avons interrogé son réalisateur, Antarès Bassis. Il nous a rappelé qu’il était l’auteur, en collaboration avec Sophie Hiet, du scénario de la série Trepalium (6 épisodes) réalisée par Vincent Lannoo et diffusée sur Arte en février 2016. Il se trouve qu’Arte, en cette fin juin, reprogramme cette minisérie d’anticipation qui pose la question du travail dans un monde ultralibéral. Nous vous invitons à regarder cette originale fiction.
Dans un futur proche, les sociétés démocratiques ont été balayées par des décennies de crise. Un mur gigantesque sépare deux catégories de personnes : ceux qui ont un emploi (20 % de la population) et ceux qui n’en ont pas. Les premiers sont regroupés dans la “Ville”, lieu d’abondance à la technologie très avancée mais régi par des règles dictatoriales de multinationales toutes-puissantes. Les seconds survivent dans la “Zone”, des bidonvilles où le rationnement fait office de norme. Pour calmer les tensions entre les deux espaces, la Première ministre de la Ville, Nadia Passeron, offre à 10 000 “zonards” la possibilité de travailler. Izia Katell fait partie des élus. Elle travaillera pour la famille de Ruben Garcia, ingénieur dans la plus grande entreprise de la Ville, Aquaville.
Travail, famille, survie
Que se passerait-il si le pouvoir étatique avait capitulé face à la toute-puissance de multinationales totalitaires ? À travers un voyage dans un futur que l’on devine proche, Trepalium donne une réponse radicale. D’un côté, une Zone miteuse et anarchique où la population est privée de tout, et surtout d’eau potable. De l’autre, la Ville, monde d’abondance où chaque salarié est pressurisé, devant tout faire pour garder son travail, quitte à offrir son corps à des cadres salaces et mégalomanes (mention spéciale à l’excellent Charles Berling). Les créateurs de “Trepalium” ont eu la brillante idée de tourner certaines scènes au saisissant siège du Parti communiste français. Cela imprègne d’une atmosphère rétro-futuriste cette série portée par le couple Léonie Simaga/Pierre Deladonchamps, dont les destins romanesques constituent le fil rouge de l’intrigue.
Avec, entre autres, Léonie Simaga, Pierre Deladonchamps, Ronit Elkabetz, Aurélien Recoing et Charles Berling.